Lourches
Cette commune est située dans le département du Nord, l’arrondissement de Valenciennes, le canton de Denain.
Georges et Marie-Thérèse habitent à Lourches, au numéro 2 rue du Rivage, avec leur fils Louis né dans cette commune. La maison appartient à la Compagnie des mines de Douchy qui exploite le charbon par l’intermédiaire de puits dans les communes de Lourches, Roeulx, Douchy-les-Mines et Haulchin. Georges y est responsable du service commercial et ses approvisionnements, tandis qu’Albert Potel dirige le service comptabilité.
Lourches a été occupé par les Allemands dès le début de la guerre. Toute communication est devenue impossible avec le reste de la France.
« L’on sent dans l’air que des événements graves vont survenir. Sur ma demande, Papa vient me dire au revoir, accompagné de Fernand. Les dernières classes sont partiellement rappelées : maréchaux, ouvriers, génie, etc. Au retour de la gare, vers 4 heures ½, on annonce que le décret de mobilisation va paraître. Affichage. Un moment de stupeur, suivi d’un enthousiasme fort pondéré : au moins, nous savons à quoi nous en tenir. Je mets vivement mes affaires en place, dis au revoir à mes employés, remets mes clefs à monsieur Thiéry. Je vais dire au revoir à mes amis de Lourches. Mes affaires sont prêtes. Nuit affreuse. Insomnie complète. Marie-Thérèse se trouve mal. » Samedi 1er août 1914, extrait des mémoires de Georges Hippolyte.
Bapaume
Cette commune est située dans le département du Pas-de-Calais, l’arrondissement d’Arras, elle est chef-lieu de canton.
Léon Hippolyte, le père de Georges, a exercé le métier de marchand de confections à Bapaume Au Franc Picard, rue d’Arras. Son fils Fernand lui succède dans cette entreprise. Il s’installe à Bapaume avec son épouse Germaine et son fils Marcel. Coupé de toute relation avec sa famille, Fernand, mort pour son pays, ne reverra pas son épouse et ne connaîtra pas son second fils, Jacques, né en décembre 1914.
Bapaume est occupé par les Allemands dès le début de la guerre.
« Je vois que tu n’as pas pu correspondre avec Bapaume. Je le pressentais, tout en espérant le contraire. Pauvre Germaine ! Que devient-elle seule avec les enfants… Le lendemain que Papa m’avisait de ta rentrée en France, je recevais une lettre de Lucien Lagnier qui me disait qu’Aimé Goubet avait remis courant mai une lettre de moi, lui-même, à Germaine qui en a été très heureuse, tu penses ! Elle voulait m’envoyer sa photographie avec les petits, mais c’était excessivement dangereux. En effet, des personnes ont eu la langue trop longue, elles se sont vantées d’avoir des nouvelles de France, si bien qu’Aimé Goubet a été arrêté, tenu au secret un mois à Bapaume et enfin emmené en Allemagne d’où il vient de rentrer. » 18 janvier 1916, extrait de la lettre de Fernand Hippolyte à Marie-Thérèse.
Itancourt
Cette commune est située dans le département de l’Aisne, l’arrondissement de Saint-Quentin, le canton de Ribemont.
Les parents de Marie-Thérèse, Adolphe et Valentine Debeugny, habitent à Itancourt. Ils possèdent deux propriétés contiguës, l’une donnant dans la rue du Puits-d’Argent, bâtie à usage de ferme, l’autre servant d’habitation donne dans la rue des Blancs-Bœufs en entrée principale et a une porte de sortie au bout du clos dans la rue du Puits-d’Argent. Il n’est resté de ces deux maisons que les fondations et les caves. La ligne Hindenburg traverse le village.
« Étude de Me Senlis, notaire à Amiens. Adjudication en l’étude et par le Ministère dudit Me Senlis le vendredi 10 octobre 1924, à 14 heures, d’un terrain sis à Itancourt, entre la rue des Blancs-Bœufs et la rue du Puits-d’Argent, sur lequel étaient édifiées deux maisons complètement détruites par faits de guerre, d’une contenance d’environ 62 ares 37 centiares. Ensemble l’indemnité globale à laquelle les vendeurs ont droit à raison des dommages causés par faits de guerre audit immeuble, mises à prix : pour l’immeuble, 6 000 francs ; pour les dommages de guerre, 35 000 francs ; remploi à Itancourt ; jouissance immédiate ; paiement comptant. » Affiche de l’adjudication, Amiens imprimerie Yvert et Tellier.
Amiens
Les parents de Georges et de Fernand, Léon et Marie Hippolyte, demeurent 14, rue Dufour à Amiens.
Amiens appartient à la zone des armées. L’agitation règne partout, la ville accueille des combattants de nombreux pays, des réfugiés, des blessés et souffre, de ce fait, d’importantes restrictions. Elle vit sous les bombes, elle protège ses édifices dès 1915, notamment la cathédrale. Léon ne veut pas quitter sa maison.
« Tu as raison de filer de suite à Mers. On n’est plus en sécurité ici. Dans la nuit de mardi à mercredi, encore trois alertes successives. Comme les fois précédentes, Saint-Acheul n’a pas été épargné et les quartiers du centre ont trinqué. 6 000 personnes ont déserté Amiens. Jusqu’alors, il y a plus de 40 morts et encore plus de blessés. » 16 septembre 1916, extrait de la lettre de Léon Hippolyte à Marie-Thérèse.
Mers-les-Bains
Cette commune est située dans le département de la Somme, l’arrondissement d’Abbeville, le canton de Friville-Escarbotin.
Où aller avec un enfant jeune quand on est chassée de Lourches, d’Itancourt, en danger à Amiens ? À Mers-les-Bains où la famille Debeugny possède la Villa Louis au 44, rue Jules Barni, pour profiter des bains de mer, respirer le grand air et recevoir ceux qui lui sont chers. Insouciance des jours de paix ! Marie-Thérèse s’y réfugie pendant le conflit.
« Je suppose que tout est prêt à Mers pour accueillir ton monde à des intervalles échelonnés. Il te faut reprendre des forces et du poids. Je veux absolument qu’à ma prochaine permission tu sois bien portante et coquette et Loulou endimanché. » 29 juin 1917, extrait de la lettre de Georges à Marie-Thérèse.