Ma poésie est née dans l’enfance. Les maîtres nous initiaient à l’art poétique. Le cahier de récitations était le plus soigné des cahiers avec une page pour le texte et l’autre page pour l’illustration aux crayons de couleurs. Ils nous apprenaient à donner vie aux mots, ils m’ont transmis le désir d’exploiter les jolis mots.
L’Étoile du soir d’Alfred de Musset m’a inspiré le poème Estrella à 15 ans ; Oceano Nox nous faisait prendre conscience de la dangerosité de la mer ; Le Dormeur du val d’Arthur Rimbaud m’impressionnait par l’atmosphère sereine qu’il dégageait en contradiction avec l’horreur de la dernière phrase, et tant d’autres poèmes choisis par les enseignants pour nous éveiller aux jugements sur l’existence.
Durant mes jeunes années, la poésie a été pour moi une manière de mettre de la gaieté et du bleu dans la monotonie quotidienne accablante.
Depuis, elle est ma compagne de voyage dans le terrestre séjour. Elle est souvenir, résurrection du temps écoulé, des êtres disparus, des épisodes heureux ou chagrins. Elle se pare d’inoubliable.
Le recueil contient onze chapitres thématiques : Entre mer et terre, Ma vie en couleur, Au rythme des saisons, Points de suspension, Pensées vagabondes, Filent les années, Regards, Au Pays de Caux, La tête à l’envers, Mes protestations et Juvénile poésie. Chaque poème est miroir et écho du vécu. Il retrace ce qui m’a touchée à un moment donné. En lui attribuant des mots, je me réapproprie l’événement et lui restitue la sensibilité et les émotions qu’il a suscitées. Les mots se présentent sans effort, ils appartiennent au langage ordinaire, mais ils chantent sous la plume, ils embellissent tout, même les roses fanées.