Dans les années 1920, le gouvernement britannique décide de construire deux dirigeables, le R-100 et le R-101, pour rallier les territoires lointains qu’il gouverne.
Le R-100, d’une capacité de 100 personnes, long de 220 mètres, 41 mètres de diamètre, 6 moteurs de 650 chevaux, un monstre de 156 tonnes, réussit son vol inaugural le 28 juillet 1930, direction le Canada qu’il atteint en 79 heures. Trois ponts servent à loger les passagers et l’équipage qui occupe le pont inférieur. Les deux autres ponts sont réservés au confort des passagers avec salle à manger, cuisine, espace de déambulation pour profiter de la vue… Le 29 juillet, la météorologie n’est pas bienveillante à proximité des côtes canadiennes, une tempête provoque la déchirure par endroits de l’enveloppe extérieure qui est réparée provisoirement en vol, puis plus sérieusement à son mât d’ancrage à l’aérodrome de Saint-Hubert. Le voyage de retour se fit sans incident, le R-100 retrouva son mât d’ancrage à Cardington. Ce vol inaugural a rassemblé une foule en liesse venue admirer et visiter le plus gros dirigeable du monde.
Peu de temps après son retour, l’équipage embarque sur le R-101.
Pour son vol inaugural, le 5 octobre 1930, le dirigeable britannique R-101 destiné au transport de passagers, fierté de l’industrie aéronautique anglaise, se rend à Karachi en Inde, la partie de l’empire colonial britannique à l’époque. C’est une énorme machine de 220 mètres de long, gonflée à l’hydrogène, cinq moteurs diesel de 650 chevaux et trente-huit réservoirs de carburant. Au moment où il survole Allonne de nuit par mauvais temps et rafales de vent, à une vitesse de 20 kilomètres à l’heure, il touche une colline qui provoque la rupture d’une cuve de gaz. Il s’embrase, le brasier est alimenté par les 150 000 m3 d’hydrogène qu’il contient. Puis il s’écrase dans le bois des Coutumes sur le territoire d’Allonne.
Quarante-huit passagers et membres d’équipage perdent la vie dont deux décèdent à l’hôpital. Six passagers sont rescapés.
Un monument est érigé à l’endroit du crash à la mémoire des victimes.
En conséquence de cette catastrophe, le programme des dirigeables britanniques est abandonné bien que le R-100 ait réussi son vol d’inauguration vers le Canada. Il fut expédié à la casse, l’acier vendu à un ferrailleur et les mâts d’ancrage furent démontés.
Georges Hippolyte, passionné d’aviation, assidûment en contact amical avec les dirigeants de l’usine d’aviation Potez à Méaulte où travaille son fils, se rend immédiatement sur les lieux de la catastrophe pour tenter, avec l’aide des personnalités présentes, de comprendre les raisons du crash. Allonne est à 64 kilomètres d’Amiens. Les vols d’essai montraient des faiblesses (poids trop élevé, espaces réservés au gaz flottants en cas de mauvais temps, provoquant des mini-déchirures), ils ont permis d’apporter des modifications à l’appareil dont les dernières eurent lieu en septembre 1930.
Les rafales de vent auraient arraché une partie de l’enveloppe extérieure de l’appareil, ce qui aurait fait tanguer les ballonnets d’hydrogène qui se seraient déchirés libérant l’hydrogène.