En cas de séparation parentale, équité dans les droits homme-femme, équité dans l’application des lois, équité dans les sanctions, équité dans la résidence de l’enfant, équité dans l’autorité parentale, équité dans la gestion des conflits.
L’équité doit être respectée dans la garde de l’enfant lorsque ses parents se séparent, or à l’heure actuelle elle n’y est pas puisque, selon les chiffres 2020 de l’INSEE, dans 86 % des cas l’enfant est confié à sa mère et 12 % des enfants sont en résidence alternée. Voilà un traitement inégalitaire, partial, injuste et non raisonnable dans la mesure où l’enfant en fera les frais et son droit d’entretenir des relations avec ses deux parents ne sera pas respecté. 26 jours chez un parent, 4 jours chez l’autre représentent un droit de visite et d’hébergement dit « classique ». « Classique » dans le langage courant signifie « qui est conforme au bon goût traditionnel » ; « qui ne s’écarte pas du bon usage, des règles établies ». Ce droit de visite classique est obsolète dans notre société du XXIe siècle. Rangeons ce modèle d’autrefois qui a provoqué beaucoup de dégâts, qui a ruiné des familles, dans les tiroirs de l’oubli et laissons la place à la garde partagée par priorité, plus adaptée à l’équilibre de l’enfant et à l’épanouissement des parents. Un autre choix ne devrait se faire qu’exceptionnellement.
La résidence en alternance doit entrer dans la norme, être posée comme principe de base. Les études aboutissent aux mêmes conclusions : moins de problèmes de comportement chez l’enfant, bien-être physique et psychologique, équilibre affectif, attitudes comparables à celles d’un enfant dans sa famille unie. L’alternance n’offre que des avantages : l’enfant vit avec ses deux parents dans la continuité des relations et des échanges ; le lien n’est pas coupé avec sa famille soit paternelle soit maternelle ; les deux parents participent à son éducation ; un parent maltraitant se méfiera : l’enfant pourrait se plaindre à l’autre parent ; un parent qui dénigre l’autre parent, qui l’accuse à tort, l’accable de tous les défauts, perdra vite de son crédit par la capacité grandissante de jugement de l’enfant ; le droit de l’enfant est respecté ; le parent tout-puissant n’existe plus.
Certaines personnes, pour contrer le choix de la résidence alternée, pour la rendre comme pire solution, arguent de « ces pauvres gamins qui se trimballent avec leur valise une semaine chez l’un une semaine chez l’autre ». Elles n’ont pas l’expérience d’un enfant qui grandit sans son parent, qui aimerait tant partager avec lui ses réussites, ses difficultés, ses craintes, entendre ses encouragements ; elles n’ont pas l’expérience d’un enfant qui souffre de la tristesse de son parent injustement privé de lui ; elles parlent sans expérience, elles s’appuient sur des images toutes faites véhiculées tant de fois qu’elles deviennent naturelles sans que leur véracité soit vérifiée. La résidence en alternance demande une simple organisation de part et d’autre pour que l’enfant ne roule pas sa valise chaque week-end ou à un autre rythme entre les deux maisons. Quant au lourd sac d’école, il le porte chaque jour, personne n’en rêve. Jetons ces images stupides et organisons l’accueil de l’enfant en alternance, en toute objectivité, pas forcément dans un temps de présence identique chez chacun des parents, mais axé sur la qualité des relations quotidiennes avec chacun et le maintien des liens avec les deux familles.
Choisir la résidence partagée malgré ses petites contraintes est une preuve d’amour que les parents donnent à leur enfant.
LE CHÊNE-PÈRE
À l’ombre de mon chêne s’écoulaient, précieuses,
Dans la chaleur ouatée de ses branches noueuses,
De l’aube au couchant, mon existence paisible.
En lui, je mettais une confiance invincible.
Il en imposait, mon chêne, costaud, un roc,
Majestueux, il ne flanchait pas sous le choc,
Stabilisé par sa pivotante racine,
Avec ses amples ramures qui vous fascinent.
Il m’empêchait de chuter, mon chêne robuste,
Quand par trop de traverses je courbais le buste.
L’énergie me parvenait de son tronc puissant.
Combien mon squelette en était reconnaissant !
Il me poussait dehors, mon chêne protecteur,
Prêt à ramener la brebis au bon pasteur.
Dans le bruissement délicat de son feuillage,
Je m’envolais, renonçant à son babillage.
Il me civilisait, j’assure la relève.
Dans ma chair impatiente gorgée de sa sève,
Richement pourvue de son baume vivifiant,
Je partais seule, grisée de son fortifiant.
Vous qui prétendez qu’un père ne sert à rien ;
Vous qui l’abaissez au fric pour notre entretien,
Vous dédaignez son influence bienfaisante,
Fondée, sur notre personnalité naissante.
Un enfant, pour grandir harmonieusement et construire sa personnalité, a besoin de ses deux parents. Le père et la mère n’ont pas les mêmes rôles, ils ont des rôles complémentaires. La mère materne, le père accompagne son enfant dans la société, il le prépare à quitter le nid familial. Les parents sont ses modèles, ils représentent ses deux piliers. En l’absence d’un pilier, l’enfant ne peut pas tenir correctement debout.
Pourquoi une telle inégalité ? Pourquoi la garde est-elle si mal partagée ? En France, il y a trop de pères exclus de la vie de leurs enfants. Ils sont mal considérés, on dirait qu’ils sont des sous-parents, des parents de deuxième catégorie. Ils sont jetables comme des mouchoirs en papier, on ne reconnaît pas leur fonction éducative. Ils doivent retrouver leur place dans l’éducation de leurs enfants, il faut faire la guerre au parent tout-puissant. De quel droit prive-t-on un parent de son enfant ? De quel droit prive-t-on un enfant de son père quand on n’a rien à reprocher à celui-ci. Il en va du respect des droits de l’enfant.